CAN : RDC, attention le cuirassé a quelques fissures

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Si vous suivez la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se déroule au Gabon et que vous êtes adeptes du suspense, ne lisez pas les publications des Congolais sur Facebook. Ils se trouvent trop beaux, trop forts et se voient déjà superbes vainqueurs de cette édition. Les chiffres parlent pour eux : dans la phase des poules, leur sélection a remporté deux matches et a fait un nul avec 6 buts marqués contre 3 encaissés. Le Sénégal a fait autant et encaissé un but de moins ? « Et alors ? », semblent-ils se dire. Si on regarde de très près les choses, il y a de quoi être impressionné par la puissance de feu de la sélection congolaise : le meilleur buteur de la CAN pour l’instant, Kabananga Junior ne devait même pas figurer sur la liste des 23 et a été repêché in extremis. Et lors du troisième match, lorsque le sélectionneur aligne Bolingi comme avant-centre, vous savez qui sont sur le banc ? Bakambu le dernier meilleur buteur de la Ligue Europa et Mbokani un des avant-centres en vue en Europe.

Seulement

Ce beau tableau peut-être trompeur, n’en déplaise aux Ayatollahs qui ne tolèrent la moindre critique sur le sélectionneur congolais et ses poulains. La citadelle est loin d’être imprenable. Lors des deux premiers matches, Bakambu et Mbokani n’ont quasiment pas pu être trouvés par leurs partenaires et n’ont pas cadré un seul tir. On pourrait déduire que contre la Côte d’ivoire, Mbokani avait pu fixer les défenseurs centraux ouvrant des brèches aux deux buteurs Kebano et Kabananga, mais était-ce délibéré ? Quant à Bakambu, quand on a un tel buteur, c’est presqu’une faute professionnelle de ne pas faire jouer, en partie, l’équipe pour lui.

Fébriles sur les centres et les coups de pieds arrêtés

Autant l’axe central en défense s’est montré solide et même impérial notamment contre le Togo, autant il est friable dès que l’équipe adversaire centre ou joue un coup de pied arrêté. Contre la Côte d’ivoire, les attaquants ivoiriens avaient remporté quasiment tous les duels aériens et chaque coup franc adverse faisait passer des frissons. Le but togolais est d’ailleurs venu d’un centre. Aussi, la stratégie de contenir l’adversaire use le corps et les nerfs au point où l’on a vu les Congolais multiplier des fautes en seconde période. Le carton rouge de Lomalisa dès le premier match en était d’ailleurs l’illustration. Après le match contre la Côte d’ivoire, le coach Ibenge et ses joueurs n’ont d’ailleurs pas dissimulé leur déception, ils s’en voulaient d’avoir loupé la seconde période et ont, sans doute, réalisé que le cuirassé avait des fissures.|Botowamungu Kalome (AEM)