Hosanna : Gisèle Bueyisa chante Jésus comme il faudrait

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Enjouée et sobre dans sa chanson Hosanna, bien que débutante, Gisèle Bueyisa s’inscrit résolument dans une démarche de puriste. La chanteuse nantaise prend bien soin de ne pas mélanger les attributs du sacré et ceux de la musique congolaise (profane) endiablée au figuré… comme  au propre d’ailleurs. Si Dieu ne comprenait pas le lingala, il ne ferait pas de différence entre les chansons  impudiques de Robinho, Fally, Fabregas… et celles que lui dédient ses chers chantres congolais. Autant Fally et Koffi Olomide t’incitent avec talent à la fornication, autant Gisèle Bueyisa t’emmène, sans chercher à briller, dans une louange où seule a droit de cité la gloire de son « El Shadaï », de son « Emmanuel », de son « prince de paix ».

« Ne multipliez pas des vaines paroles quand vous priez » prévient pourtant la Bible, mais  la chanson chrétienne congolaise est souvent une litanie des versets accolés sans ligne directrice quand ce n’est pas carrément un amas des propos décousus évoquant les multiples facettes de Dieu. Gisèle Bueyisa propose un texte limpide, clair et cohérent. L’écriture est intelligible. La chanteuse recourt même avec un talent déroutant à une technique empruntée à  la peinture et à l’impression : le dégradé. Dans les deux premières strophes (couplets), alors que les répliques du chœur gardent la même longueur, les phrases chantées par la voix lead décroissent. Avant de repartir.

Sur le plan du chant, Gisèle Bueyisa, avec sa voix un tantinet grave, est bien inspirée de ne pas rechercher la prééminence sur le chœur. Les choristes couvrent une plus large part de la chanson avec une aisance et une discipline vocales qui  permettent de donner la pleine mesure de leur talent. Le travail mélodique d’une égale qualité de bout en bout est d’un excellent niveau. La musique ne porte pas la chanson mais accompagne le chant, elle s’allie merveilleusement au chœur.

À une époque où tous les musiciens dits chrétiens se sont starisés, la toute première œuvre de Gisèle Bueyisa permet de ne pas désespérer et rappelle surtout comment il conviendrait de louer Jésus.

La chanteuse Gisèle Bueyisa fait partie du chœur du Centre évangélique La bergerie où elle chante tous les  dimanches dans les cultes dirigés par le pasteur Maurice Kanda.|Botowamungu Kalome (AEM)