Casablanca, ce monceau de France

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Un soir d’octobre 2013, après moins de trois heures de vol depuis Nantes, je ne sens aucun dépaysement à l’aéroport de Casablanca, au Maroc. On y trouve tous les standards des meilleurs aéroports internationaux. Celui de Nantes, sixième ville de France, à côté, paraît comme un gentillet aéroport de campagne. Au passage des contrôles policiers et douaniers, je ne vérifie rien de la réputation d’État policier prêté au royaume chérifien jusqu’à quand je m’avise à changer 20 euro en monnaie locale pour acheter la presse locale et m’offrir un café : avec un ravissant sourire, une très belle hôtesse du bureau de change va scanner mon passeport…

Lorsque, je m’enfonce dans la nuit casablancaise, je n’ai pas le sentiment d’avoir quitté la France : autoroutes et charroi automobile impeccables, un péage à mi-parcours… Lorsque j’arrive dans le centre ville, l’architecture témoigne de l’emprise française même si ça et là quelques minarets et dômes donnent un soupçon de l’environnement maghrébin. Même dans son endormissement, Casablanca ne renie pas le mimétisme avec certaines agglomérations françaises. Les hôtels offrent un mélange de l’architecture française et l’omniprésence des mobiliers, œuvres d’art et objets d’artisanat authentiquement marocains.

Au lever du soleil, Casablanca grouille de véhicules et de monde. Des bus aux mêmes couleurs que ceux de la Ratp détonnent dans un paysage où deux catégories de taxis se livrent à des ballets incessants : de vieilles Mercedes et des Peugeot 205 peints en rouge et appelés « petit taxi ». Devant quasiment chaque entreprise, chaque société, chaque restaurant, sont postés des vigiles devant lesquels défilent des marchands ambulants proposant de tout ; même des montres Rolex à moins de 50 euro. Partout, on se laisse séduire par le côté affable et taquin des Marocains qui s’impose au touriste. Les serveurs dans les restaurants et cafés sont d’une extrême courtoisie, prennent des commandes et les exécutent avec inexorablement gentillesse et humour.

Pour une vraie immersion, un tour dans un des souks s’imposait. À l’entrée du souk, des jeunes dames et filles sénégalaises et congolaises assises sur des escabeaux attendent des clientes qu’elles vont coiffer à ciel ouvert. Des rabatteurs, au bagout coloré, reconnaissent vite les touristes qu’ils orientent vers les commerçants qu’ils présentent comme proposant le meilleur rapport qualité/prix. Ces derniers ne se gênent pas alors à proposer des prix réservés aux primo touristes, c’est-à-dire exorbitants mais toujours avec faconde. Au-delà de ces aspects typiques du Maroc, Casablanca offre un visage aux traits très ressemblants avec les agglomérations françaises, la sinistrose en moins. Ce cliché, cet instantané de Casablanca ne concerne, bien sûr, que l’hyper centre de cette ville marocaine… |Botowamungu Kalome (AEM), envoyé spécial à Casablanca, Maroc