Le livre «Hommage à Simaro Masiya» présenté à l’Institut français de Brazzaville

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Œuvre collective consacrée à l’univers musical de Simaro Masiya, le N° 4 de la Revue Retro : Histoire  et Mémoire a été présenté le 13 juin 2015 à l’Institut français de Brazzaville.

Dans son mot introductif, Mfumu Di Fua Di Sassa, directeur éditorialiste de la Revue Retro : Histoire et Mémoire, a fait savoir que la vocation de cette revue est de faire «tableau» que ce soit comme discours, recueil de la vérité, corpus de connaissances  de choses exactes ou dictionnaire encyclopédique. « C’est pourquoi elle rassemble des intelligences mises en commun autour de l’Histoire et de la Mémoire qui se rejoignent et, qui au-delà de l’idée de mise en commun, se communient et partagent les connaissances. » «À travers ce numéro, a-t-il poursuivi, les contributeurs des deux rives du fleuve Congo ont magnifié cette proximité et confirmé le pont sur le Congo »chanté par Franklin Boukaka.

Quant au contenu de l’ouvrage, il souligne, néanmoins, qu’il serait prétentieux de prétendre qu’il circonscrit tout l’univers musical de Simaro à travers ses deux cents de pages. Bien que les contributions ont été faites par des philosophes, des sociologues, des musicologues et musicographes, des journalistes et mélomanes, plusieurs pans n’ont pas été exploités et méritent d’être explorés.

Le professeur Charles Kounkou, philosophe de formation, qui avait traité la chanson Testament ya Bowulé, a, le premier, été invité à donner la quintessence de son sujet. Selon lui, Simaro a inventé un nouveau genre discursif qui lui confère une dimension mystique. Dans sa démarche, Simaro prend à contre-pied les mélomanes parce qu’un testament traduit la volonté du disparu envers les  vivants (enfants, veuves, parents)  or Simaro s’adresse à celle qui est morte pour intercéder auprès des morts, des anges, des saints,  le sort des vivants. Donc, pour lui, Testament ya Bowulé a renversé complètement la perspective ordinaire du testament. Ce genre de discours, il l’a déjà utilisé dans Maclebert et Rochereau l’a également utilisé ; sans trop d’insistance dans Kashama Nkoy. Dans un tout autre registre, Monseigneur Ernest Kombo l’a utilisé lors de la Conférence nationale en demandant à Monseigneur Batantou de plaider la cause des Congolais auprès des présidents Fulbert Youlou, Massambat Debat et Marien Ngouabi.

Prenant à son tour la parole, Bouetoum Kiyindou, dont la contribution porte sur le titre : poète sans nul doute, philosophe assurément, s’est appesanti sur la chanson Faute ya commerçant. Pour lui, à travers cette chanson, Simaro a mis en relief, sur un divan virtuel de psychanalyste, les lamentations angoissées d’une épouse humiliée par un mari macho et rancunier. L’intelligence de Simaro a été de porter la responsabilité sur le commerçant qui a vendu le pagne à la place du mari qui leur a acheté des pagnes identiques.

Réagissant à l’intervention d’un participant qui a voulu dénier le qualificatif de philosophe à Lutumba, Mfumu a argué que la philosophie est l’art de la sagesse et toutes les œuvres de Simaro sont empreintes de la sagesse, d’où cette étiquette. A la préoccupation d’un autre participant sur la différence entre Simaro et Franco dans  leurs manières de composer, le professeur Kounkou a expliqué : Simaro donne des conseils, fait de la morale, tandis que Franco tançait les gens et plus particulièrement les femmes. Cette manie, a-t-il dit, aurait été provoquée par le départ de Kenge, sa fiancée ravie par Miakassissa, qui deviendra président de l’assemblée nationale du Congo Brazzaville. C’est à travers la chanson Majos qu’il a commencé son travail de sape envers les femmes.

Parmi d’autres contributions, on peut citer : L’homme et son œuvre (Herman Bangi Bayo), Biographie de Lutumba (Jeannot Ne Nzau Diop), Discographie de Lutumba (Mfumu Di Fua Di Sassa), Un génie protéiforme de la pensée congolaise (Manda Tchebwa), Un moraliste au regard interrogateur (Matondo Kubu Ture), Musicien et poète ? (Olivier Nsangi), Un poète populaire (François-Médard Mayengo), Mandola, un hymne à l’éthique de responsabilité (Grégoire Lefouoba), Fifi nazali innocent : une partition à la vie (Jean Claude Diyengo Pululu), Lutumba comme Lubelo : (Claude Bivoua).

Par ailleurs, Mfumu Di Fua Di Sassaa tenu a remercier la ville de Brazzaville à travers son maire, Hugues Ngouolondélé, qui, dans le cadre de Brazzaville, ville de musique, a aidé la réalisation de ce numéro destiné au poète Simaro Masiya.

 La prochaine parution de Revue Retro : Histoire  et Mémoire sera consacrée à Bombenga et Franklin Boukaka avec comme titre : Bombenga et Boukaka ; itinéraires croisés.|Herman Bangi Bayo (AEM), Brazzaville, Congo

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