Jean-Claude Gakosso : de la culture à la diplomatie

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Passionné de culture et des beaux-arts, Jean-Claude Gakosso s’indignait de voir la culture rester le parent pauvre de la vie publique, alors que sous d’autres cieux elle attire du monde. L’alors ministre de la culture et des arts citait souvent le cas de l’Egypte, avec ses pyramides, de la Jamaïque avec sa musique reggae, de la France qui a construit Beaubourg, la bibliothèque François Mitterrand, le musée de Louvre… La France, sous l’initiative de Jack Lang, s’est choisie une journée pour célébrer la musique. C’est dire combien la culture occupe la vie des hommes et nourrit ses faiseurs. Mais en Afrique, et particulièrement au Congo, l’ancien ministre de la Culture et des Arts a souvent été confronté désespérément aux besoins primaires des artistes (les frais médicaux, les enterrements, la scolarité des enfants…). Le maigre budget alloué à son ministère ne pouvait pas répondre aux défis du gouvernement en matière de la culture et des arts. C’est ainsi que plusieurs fois les mauvaises langues ont prédit la fin du FESPAM. La raison : les difficultés financières du gouvernement et le manque de sponsors. Ce qui ne permettait pas au festival de s’autofinancer, le rendant ainsi incertain à chaque édition.

Par sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération, le chef de l’État s’est sans doute appuyé sur son travail pour rendre le Congo attractif. Ce professeur d’université, ancien séminariste, qui a fait des études supérieures à Moscou et à Paris, a pu démontrer des qualités d’un bon négociateur. C’est également un homme des missions secrètes, notamment auprès de Joseph Kabila de la RDC, en Chine et à l’OUA. Auparavant, le président Denis Sassou Nguesso lui avait confié la cellule de communication présidentielle, comme l’avait souhaité son ancien mentor, le diplomate Ndinga Oba, décédé depuis. Avec Isidore Mvouba, Gilbert Ondongo, Jean-Claude Gakosso a été toujours parmi les hommes qui murmurent à l’oreille du président. Jean-Claude Gakosso est l’auteur d’un livre : « Ombres et Lumières sous mon Dieu-Soleil. Un destin de la brousse » (paru aux éditions Hémar, en février 2009).|Paul Bazakana (AEM & Ebène Magazine)