Saly enjaille les nuits africaines à Nantes

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Elle affirme avoir changé de cap en abandonnant un poste juteux de cadre en ressources humaines pour l’événementiel, Saly n’en a pas moins conservé les préceptes qu’elle adapte avec une rare intelligence dans la gestion de son portefeuille clientèle. Quand on s’étonne que Cotton Club, son « restaurant-bar-discothèque », n’a jamais connu de bagarres, elle explique avec simplicité : « Je parle beaucoup avec les clients et leur explique que c’est leur lieu. Aussi, j’ai observé que certaines musiques trépidantes prédisposaient à des prises de tête, je privilégie celles qui apaisent ». Et quand je lui objecte que la consommation baisse proportionnellement à l’intensité de la musique, elle en sourit : « Je préfère une consommation moindre mais sur la durée qu’une forte consommation dans une ambiance qui dégénère car elle menacerait l’existence même de ma boîte ».

À la mort de sa mère qu’elle a soutenue et accompagnée au quotidien dans sa longue maladie, Saly avait décidé d’investir dans le monde de la nuit qu’elle ne connaissait pas : « Je sortais d’une période très éprouvante et voulais m’engager dans une nouvelle voie. Quand j’avais racheté la boîte, je voulais en faire un restaurant mais les clients étaient habitués au format discothèque. Le Cotton Club se veut un compromis médian : permettre aux gens de manger sur le pouce, de vivre des soirées animées par des DJ, des playbacks avec des chanteurs connus, des concerts avec des interprétations rumba le dimanche… »

Un coup d’avance avec les « Extra Cotton »

Ce vendredi 11 mars 2016, à la salle Mano, Saly inaugure un nouveau concept : des concerts, des soirées à thèmes et des événements hors des murs de sa boîte. La première connaitra la participation d’un des meilleurs chanteurs du zouglou, Yabongo Lova, arrivé exprès d’Abidjan. Alors qu’on pourrait craindre qu’elle amène involontairement les clients à déserter Cotton Club, Saly s’en défend : « Il faut diversifier l’offre, si ça marche ce public me suivra au Cotton Club car ces ‘extra’ sont susceptibles d’y attirer de nouveaux clients ».

À la question de choisir entre le manager et le chef d’orchestre le terme qui correspondrait à sa façon de gérer sa clientèle et son personnel, Saly répond net : « Chef d’orchestre, c’est ma conception de ce que je fais ». Significatif de la part de cette chef d’entreprise obstinée à s’adresser à ce qu’il y a de meilleur en chaque personne.|Botowamungu Kalome (AEM)