La chanteuse Totaly se montre timidement mais à son avantage

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Physique menu, teint clair naturellement, sourire enjôleur, regard qui câline, voix très douce, frêle et débit chantonnant, la chanteuse camerounaise Totaly affiche une très grande timidité. Difficile de l’imaginer sur scène alors qu’il faut presque se pencher vers elle pour saisir distinctement ses paroles. Première surprise, les chansons de son tout premier album, fraîchement sorti, n’ont rien d’intimiste. Et vendredi 2 avril dernier,  au Club 25,  à  Nantes, Totaly a laissé entrapercevoir un talent frétillant avec de plaisants atours.

Dans ses chansons, la chanteuse fait allégeance au bikutsi en lui conservant son allant rythmique même à coups des guitares et de la programmation un peu trop modernes. Sa voix et son chant, bien plus fidèles au style originel, offrent un attendrissant voyage au cœur des nuits étoilées des villages camerounais. Avec très peu de prestations scéniques dans son compteur, Totaly a débarqué à Nantes avec un enthousiasme contagieux. Première illustration : elle réussit à trouver rapidement l’osmose avec un orchestre d’accompagnement constitué des musiciens congolais adeptes de  la rumba qu’elle ne connaissait pas 48 heures plus tôt.

Lorsque Totaly débute son concert, le public qui la découvre va passer crescendo d’un intérêt désinvolte à une chaleureuse adhésion à sa musique entraînante. La chanteuse ne dissimule pas son plaisir même si la batterie ne s’est pas tout de suite mise au niveau, en plus d’une sono pas à la hauteur. Alors que le public se régalait de sa musique, Totaly fut rattrapée par sa timidité : elle ne va quasiment pas quitter un même emplacement abandonnant le devant de la scène à deux danseuses. Un choix regrettable, car les deux danseuses vont se livrer à des numéros d’obscénités et d’acrobatie sans aucune affinité avec la musique.

Parce que la lumière vainc toujours la  part sombre des choses, juchée sur des talons aiguilles, sensuelle dans une tenue barrée des rayures couleur or, Totaly remettra régulièrement en selle sa belle voix comme pour se faire excuser par un public un peu dérouté. Prestation remarquable aussi du groupe qui l’a accompagnée composé au chant d’Ulrich Gola, Coucou et Mpenia, de Dady Boussole et Le Petit (ancien du groupe de Fally Ipupa) aux guitares, Simplice à la basse et Michel à la batterie. Pari gagné pour Elie Chanel et JC de Nantes du restaurant Mont Fleury pour avoir imaginé et osé cette collaboration improbable.|Botowamungu Kalome (AEM)

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