Papa Wemba : le touchant hommage de Félix Tshisekedi

Aujourd’hui, une histoire s’est achevée, une page de ma vie s’est tournée. Quoiqu’on dise ou que l’on pense de lui, Shungu Wembadio alias Papa Wemba, le Kuruyaka, Ekumani, Bokoul, Foridoles… a marqué son époque. Et c’est peu dire.

Papa Wemba, c’est mon adolescence, ma jeunesse et ma vie d’adulte. Je suis plutôt de la génération Zaïko mais, je ne pouvais pas ignorer le phénomène que pouvait représenter ce monstre sacré. Il a créé une école de musique, un style, une mode. Il a façonné des générations entières dans sa façon de penser, de se comporter, voire même de se vêtir. Oui, quoique l’on puisse en penser, Ekumani a été un Baobab, une Star. Il est tombé ce matin, fauché par la mort, alors qu’il était sur scène. Devant son public. Belle mort, n’est-ce pas ? Comme quoi, même dans son malheur l’infortuné a été honoré par le sort. Car, tout artiste vous dirait que son rêve serait de mourir en faisant son job et devant ceux qui l’ont toujours adulé.

Oui, une page de ma vie s’est tournée aujourd’hui car, je devrais désormais apprendre à ne plus compter avec lui lorsque je parlerai des musiciens congolais. Un vide s’est créé, Papa Wemba chantera désormais pour les morts. Et malheureusement, ceux qui auront entendu sa voix ne vivront plus, contrairement à ce qu’il avait dit dans une de ses chansons, parodiant une Parole du CHRIST. Les artistes ne meurent jamais, dit-on. Shungu Wembadio restera à jamais vivant pour la postérité, par ses oeuvres. Je présente mes très sincères condoléances à sa famille biologique et musicale. Adieu l’artiste.|Félix Tshisekedi, dimanche,  24 avril, 2016