Kabila et Kamerhe peinent à transformer un navet en thriller

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Vous aviez aimé le clip vidéo « Pasi na yo, Pasi na ngai » mis en scène par Vital Kamerhe pour célébrer son « alliance » avec Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi ? Vous allez adorer la duperie à laquelle se livre celui-ci pour effacer les soupçons tenaces de connivence avec Joseph Kabila. Les deux, on le sait, ont objectivement en commun la détermination de barrer la route à Moïse Katumbi. Le dialogue, boudé par Tshisekedi et ses alliés, se présente ainsi comme une excellente opportunité. Premier ministre certain du gouvernement de transition qui en sortira, opposant transfuge de la majorité présidentielle, Vital Kamerhe surjoue son rôle d’opposant car le glissement que Kabila va gagner en sus passera mal dans l’opinion. Rien de mieux alors qu’un coup de théâtre pour prévenir toute accusation de complaisance. Kamerhe et ses alliés ont ainsi décidé de bouder symboliquement et sur un  temps limité le  dialogue. Mal leur en prit, car la ruse est tellement grossière que cela se retourne contre Kamerhe déjugé par 82 % de personnes sondées par le pureplayer actualite.cd : 47 % parlent de farce alors que 35 % pensent qu’il s’est fait avoir.

L’issue de ce dialogue est jouée d’’avance : Joseph Kabila obtiendra une rallonge de son mandat de 12 mois probablement plutôt que les 3 ans dont il rêvait. Faute d’avoir préparé un dauphin, Kamerhe sera mis sur orbite, dans un premier temps, par une nomination à la tête du gouvernement de transition. Ce qui permettra aussi que ne soit réalisé un des préalables du Rassemblement ni pendant le dialogue ni pendant la transition à savoir : l’extinction des sanctions et des poursuites judiciaires qui visent Moïse Katumbi. La majorité présidentielle, de ce fait, joue à lâcher du lest avec parcimonie et à en garder un peu sous le coude car il faut faire semblant de ne céder qu’après âpres négociations et aussi il n’est pas exclu qu’elle soit contrainte à un round supplémentaire du dialogue avec le Rassemblement. Qualifié par ses détracteurs de prestidigitateur, c’est à Kamerhe qu’il revient alors de « maquiller le crime ». Tâche ardue car le scénario imaginé par Kabila et Kamerhe tourne en navet que ce dernier tente, en vain, de transformer en thriller…

Sur la toile, les soutiens de Kamerhe se raréfient dans les débats où leur champion est surnommé Khaméréon pour ses incessants changements d’alliés à chaque  micro changement du rapport des forces sur  l’échiquier politique. Les rares qui se risquent encore à  prêcher la bonne parole sont très soupe au lait, à fleur de peau, à  cran. Le plus dur pour eux  n’est pourtant pas encore arrivé : pour peu que la rue décide de coaliser avec le Rassemblement, les rêves de Kamerhe et de l’UNC pourraient s’envoler.|Botowamungu Kalome (AEM)