« Botowamungu, arrêtez votre haine et votre jalousie contre Koffi Olomide »

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Bonjour Monsieur,

J’ai (lu) un de vos articles commentant d’une manière arbitraire le concert de « Koffi chante Tabu Ley ». Je vous recommande de réécouter les premières paroles de Zaccharie Ba. , il disait clairement ceci « Koffi va essayer de tenter ou Koffi va tenter d’essayer » Tabu Ley, Koffi n’avait pas l’obligation d’ imiter exactement les chansons de Tabu Ley, l’objet du concert c’était d’ honorer, à sa manière, son idole, avec son talent, il y a eu de rater, certes, mais très peu, les gens sont venus en masse et sont repartis content, beaucoup craignait le pire, Mopao Mokonzi a été à la hauteur, avec ses musiciens, les clients redemandaient certaines chansons, regarder le DVD juqu’au bout, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître chez ces jeunes musiciens de quartier Latin, leur professionnalisme. Il faut les encourager et être positif dans la vie, c’est ainsi que nous allons avancer.

Franchement, moi, je suis un des spécialistes congolais d’origine en statistique et en économétrie ici en Belgique, je travaille à l’INS, l’équivalent de l’INSEE en France, je suis spécialiste dans mon domaine, Je donne des cours gratuits des math, de stat, d’économétrie et d’autres logiciels de stat à des universitaires congolais de Belgique, on (m’) appelle JP, mais vous, vous êtes journaliste, spécialiste dans votre domaine, soyez objectif et Koffi Olomide, lui, il faut le reconnaître, est parmi les meilleurs si pas le meilleur de sa génération à tout point de vue : intellectuel, parlant l’anglais, un bon français, le lingala et c’est le seul qui a compris qu’on pouvait faire de la musique une entreprise, donc créer des emplois, du business, pour gagner de l’argent, faire de la musique non pas une affaire des « voyous », et qu’on pouvait vivre normalement en faisant de la musique, je ne cite pas ici ses albums qui ont tous réussis et ses concerts dans des salles mythiques en Europe et aux USA. Il a réussi où bon nombre ont eu du mal, car il a une intelligence au-dessus de la moyenne

Bref, la formule « KOffi chante… » a depuis fait des petits et continuera à faire des petits, il a beaucoup d’imagination , des qualités, des défauts aussi comme tout un chacun, il est de notre il faut le féliciter, car interpréter l’interprétable Tabu Ley n’est pas facile, Tabu ley reste le meilleur de tout le temps, Koffi est le meilleur de sa génération.

Merci d’avoir lu ma réaction suite à votre article sur Koffi chante Tabu ley, Monsieur Botowamungu Kalome de AEM

Arrêtez votre haine, « jalousie » contre Koffi Olomide SVP

Bien à vous

Monsieur Jean Pierre NTWA 0495/ 48 .33. 69 Belgique (un grand ami de Monsieur Anicet Mobe, de Paris)

Attaché -Statisticien

Responsable des Statistiques Voyages

DGSIE : Direction Thématique Société

SPF -Economie / WTC III

tel:02/277.76.70-0495/48.33.69-010/45.19.40

adresse : e-mail : jeanpierre.ntwa@economie.fgov.be


La réponse de Botowamungu Kalome

Monsieur NTWA,

Je note avec une très grande satisfaction votre impressionnant CV que vous avez pris soin de nous faire partager. Vous êtes de ceux qui font la fierté de la RDC. Je note également que vous avez dans vos relations une grande figure médiatique congolaise en la personne d’Anicet Mobe. Je partage naturellement la fierté qui vous anime et qui transparaît avec force précisions dans votre réaction destinée à protester contre ce que vous appelez « Haine et jalousie contre Koffi Olomide de ma part ».

Vous me reprochez d’avoir écrit ceci : « Coïncidence, juste avant je venais de regarder le DVD du concert de Koffi Olomide en hommage au même Tabu Ley : une catastrophe, un crime artistique. » Je dois vous concéder que je n’ai pas le monopole de la critique musicale, de la juste appréciation d’une œuvre ou d’une prestation musicale. Et la qualité de journaliste n’apporte pas automatiquement une telle qualité, une telle compétence. C’est patiemment, avec application, rigueur et passion que j’ai construit mon esprit critique, ma capacité à appréhender un travail musical. Et cela en me documentant, en m’ouvrant à tous les univers musicaux et en me nourrissant des échanges avec des musiciens et des mélomanes avertis de partout et de toutes les générations. C’est comme ça que je me suis bâti une relative compétence en critique musicale. Mais il restera toujours cette part de subjectivité inhérente à ce genre de travail intellectuel.

J’avoue effectivement n’avoir pas choisi les mots justes pour qualifier le concert « Koffi chante Tabu Ley », j’en suis désolé et m’en excuse. En réalité, j’aurais dû parler, non pas de « crime artistique » mais de génocide artistique. Car, lors de ce concert, aucune chanson de Tabu Ley n’avait été dignement interprétée. En matière artistique, l’intention de bien faire ou une idée de génie pour un hommage ne suffisent pas. Le meilleur hommage à Tabu Ley aurait été d’interpréter avec rigueur et talent ses chansons. Je n’ai pas regretté que Koffi n’ait pas imité Tabu Ley, mais qu’il ait simplement mal chanté du début à la fin. Et cela ne diminue en rien le génie de son initiative commerciale, de son marketing. Le chanteur Solo Sita d’Africa Kiesse qui interprète admirablement Tabu Ley ne l’imite pas non plus.

Vous avez dit « Haine et jalousie » ?

Vous parlez des concerts de Koffi dans les grandes salles parisiennes, mais ne confondons pas popularité et qualité artistique. Oui Koffi a attiré de grosses foules dans ces salles en pionnier après Tabu Ley et Abeti Masikini. J’avais assisté au premier Olympia de Koffi, au premier Zénith de Koffi, je n’en pouvais plus, je n’ai pas eu envie d’aller à Bercy. À l’Olympia, pendant une vingtaine de minutes, alors que Koffi jouait déjà, les techniciens s’affairaient à brancher, débrancher et rebrancher des câbles car le son était catastrophique. Et il l’est resté jusqu’au bout. Il n’y a que le micro de Koffi qui était trop haut, les autres chanteurs on ne les entendait presque pas. L’atalaku pour animer empruntait le micro de Koffi. Les entrées et sorties des danseuses n’étaient pas ordonnées ni synchronisées. Parfois, Koffi faisait des signes en vain et il les poussait carrément pour qu’elles retournent dans les coulisses. Koffi s’était battu sur scène en plein concert… Ne me parlez surtout pas du DVD de ce concert, je sais ce qui s’y réalise pour gommer les défauts. Quant au Zénith, j’avais compté autour de moi 9 personnes qui s’étaient allongées sur les sièges, qui dormaient pendant que Koffi jouait. Près de 20 % du public avaient préféré rester au bar que suivre le concert.

Je comprends votre admiration pour Koffi Olomide, mais quand vous dites que c’est le premier qui a créé des emplois et qui a érigé son orchestre en entreprise, est-ce que vous ne mentez pas un peu ? Avez-vous vérifié que les musiciens de Koffi bénéficient d’un contrat en bonne et due forme et que l’employeur verse ses cotisations patronales auprès de l’INSS et des services des impôts ?

Il n’y a ni haine, ni jalousie de ma part contre Koffi Olomide. Relisez mes reportages sur les concerts d’autres artistes et groupes de la musique congolaise, vous vous rendrez compte que je réserve le même traitement à tous. Retenez simplement que je reconnais que Koffi a du talent et du génie mais il les a travestis, ils les a avilis. Sinon, croyez-moi, avec la popularité internationale qu’il avait, sans faire injure à Diego Music, ce n’est pas celui-ci qui produirait ses albums, ce chanteur si connu, si populaire ne passerait pas de Sonodisc à une boutique de Château Rouge.

Bien cordialement.

Botowamungu Kalome

Rédacteur en chef (AEM)