Félix Tshisekedi : à pas fermes vers son destin politique

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Je ne me hasarderai pas à citer abusivement Simon Kimbangu comme certains, mais Félix Tshisekedi me paraît avancer à pas sûrs vers un grand destin politique. L’investiture du président burkinabé le mardi 29 décembre dernier a donné une indication sur l’envergure que prend progressivement le secrétaire national aux relations extérieures de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social). Alors qu’aucun officiel congolais n’était présent, Félix Tshisekedi reçoit une accolade du président burkinabé, confère brièvement avec le président nigérien puis tient une réunion avec le secrétaire général adjoint de l’ONU à l’aéroport de Ouagadougou.

Mais mieux que quiconque, Félix Tshisekedi sait que la force d’une carrière politique réside dans la légitimité du peuple et dans l’épreuve du terrain. Alors qu’on disait son parti politique au fond du trou et suspendu au bulletin de santé de son leader, Félix Tshisekedi a entrepris une tournée dans les provinces. Au Katanga, au Grand Kasaï, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, des milliers de personnes sont venues l’écouter. Aucun homme politique congolais n’avait réalisé une telle action sans lien direct avec les élections.

Alors que le débat politique focalise sur l’alternance, Félix Tshisekedi est allé rendre visite, au Canada, à la veuve et aux orphelins de feu Chebeya dont la justice peine à désigner les assassins et surtout les commanditaires. Une visite, avec beaucoup de pudeur, qui illustre son attachement à la justice et aux droits humains.

Puis, alors que des prévisions sombres se dessinaient à cause de la forte tentation du glissement de la majorité présidentielle, l’UDPS a proposé un dialogue. Position ultra minoritaire brocardée par la majorité et l’opposition. Serein, avec d’autres cadres du parti, Fatshi, comme l’appellent les intimes, va multiplier interventions médiatiques et réunions d’explication avec la base du parti. Ses détracteurs s’acharnèrent sur lui et sur l’Udps, notamment dans les réseaux sociaux avec des accusations tout aussi improbables que farfelues : mise en cause de sa mère, favoritisme supposé de la part de son père, 2,5 millions de dollars reçus de Joseph Kabila, promesse ou revendication du poste de premier ministre, doutes sur ses diplômes… Et alors qu’on l’accusait de faire cavalier seul et son parti de ne jouer que sa propre partition, des contacts directs et constructifs sont noués avec Moïse Katumbi, le G7, le Front citoyen … Une volonté d’union rarement montrée par l’opposition à Joseph Kabila.

Au-delà des mots, je vous propose une compilation de quelques images qui illustrent cette démarche politique déterminée et cohérente.|Correspondance particulière de Michée Mulumba Mimul, Membre de l’Udps