Madilu n’était pas affilié à la Sacem, sa famille n’héritera donc pas des droits d’auteur

Une confirmation : Madilu System n’était pas affilié à la Sacem, la société française de protection des droits d’auteurs-compositeurs, interprètes et éditeurs comme nous avons pu le vérifier. Et c’est le cas de beaucoup de musiciens congolais qui sont pourtant produits en France. Les œuvres du chanteur continueront ainsi à être reproduites, diffusées et interprétées sans que ses ayants droit ne perçoivent le moindre centime d’euro.

Des chansons de Madilu ont été pourtant déclarées à la Sacem par ses derniers producteurs et il lui aurait suffi simplement d’adhérer moyennant 115 euros et la Sacem lui aurait versé des droits en cas de reproduction, de diffusion (radios, télés, soirées, fêtes…) ou d’interprétation dans des concerts. Une simple visite sur le site de la Sacem permet de recenser une trentaine de chansons signées Madilu dont certaines avec cette bizarrerie d’avoir comme arrangeur Denewade (le bras droit de Kiamuangana Verckys). Ce dernier, futé, a dû toucher sans doute des droits à ce titre.

Et encore pour que les artistes congolais soient rétribués, il faudrait que les producteurs et les organisateurs de concerts, de soirées africaines… prennent le soin de déclarer leurs manifestations à la Sacem et versent les redevances. La quasi-totalité de soirées et de concerts congolais ne sont, en effet, pas déclarés à la Sacem, moins encore ces nombreux DVD qu’on trouve dans les échoppes congolaises.

La voix, les œuvres de Madilu Bialu Jean de Dieu vont lui survivre et resteront comme une sorte d’hommage perpétuel auquel se plieront avec grâce plusieurs générations de mélomanes. Pendant ce temps, la veuve et la descendance du chanteur devront se contenter du nom prestigieux pour seule retombée post-carrière de Madilu. Heureusement, il semble que le Grand Ninja n’a pas été que cigale toute sa vie. Car, trop souvent, il existe un vrai décalage entre la notoriété, la popularité, le train de vie conjoncturel en période faste de nos artistes musiciens et ce qu’il en est au quotidien ou à la fin de leur carrière.|Afriqu’Échos Magazine ( AEM )