Le chanteur Papy Tex y croit fortement : l’orchestre Empire Bakuba ne mourra jamais tant qu’il sera en vie et que l’inspiration ne tarira pas. 17 ans après la mort de l’immense Pépé Kallé qui incarne ce groupe qui est resté des décennies aux sommets de la musique congolaise, son complice de toujours se rend à Kinshasa,où tout a commencé, pour renouer les fils de l’histoire et relancer l’orchestre. L’artiste en dit un peu plus et évoque aussi son actualité.
AFRIQU’ÉCHOS MAGAZINE: Comment allez-vous ? Les mélomanes ont peu de nouvelles vous concernant…
PAPY TEX: Je viens de terminer l’enregistrement du maxi single Best of Papy Tex qui comportera cinq titres et dont la sortie est imminente. À noter aussi que le 15 décembre je vais à Kinshasa pour un méga-concert d’hommage à Pépé Kallé. Le 28 novembre prochain, ça va faire 17 ans qu’il nous a quittés.
AEM: Avec quels musiciens allez-vous jouer ce concert ?
PAPY TEX: Mon manager qui était à Kinshasa en a profité pour mettre sur pied un groupe qui va m’accompagner. Mais déjà le 28 novembre après le dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Pépé Kallé, dans la journée, ce groupe va livrer un concert le soir. Sur le plan artistique, j’ai confié la composition du groupe à trois anciens d’Empire Bakuba : Lofombo, Djodjo Ikomo et Germain Kanza. Ils m’ont envoyé des extraits filmés et j’ai vraiment apprécié.
AEM: Et Dilu Dilumona ?
PAPY TEX: Mon grand-frère Dilu Dilumona est incontournable et il sera toujours là quoi qu’il arrive.
AEM: Il en va de même avec les anciens du groupe installés en Europe ?
PAPY TEX: Jusque-là, nous avons toujours bien collaboré comme à l’occasion du 10ème anniversaire du décès de Pépé Kallé en 2008, le groupe était au grand complet. Nous avions joué deux concerts en France et le troisième qui devait avoir lieu en Belgique avait été annulé à cause des « combattants ». Au-delà, le soliste Elvis Nkunku et l’accopagnateur Doris Ebuya me sont restés fidèles et ont participé à l’enregistrement du CD que je prépare. Il y a aussi Solo Sita au chant et aussi un jeune animateur Moussa Ley, animateur qui avait participé au dernier album de Pépé Kallé intitulé Cocktail.
AEM: On peut donc parler de la résurrection d’Empire Bakuba à Kinshasa ?
PAPY TEX: Je voudrais bien mais je ne pourrai assurer sur le plan matériel. Avant la mort de Pépé Kallé, Empire Bakuba était une entreprise. Après sa mort, et là je veux être direct, l’entreprise en tant que telle a cessé d’exister… Mais comme un artiste ne meurt jamais, l’Empire Bakuba existe toujours, malgré tout. Quand Pépé Kallé est mort la famille est venue tout prendre, y compris la caisse de l’orchestre, sans se poser des questions. Dilu avait essayé de leur faire entendre raison mais en vain. Personnellement, j’étais en Europe et j’étais cloué au lit pendant toute une année. Je suis rentré au pays un an après la mort de Pépé Kallé marchant sur des béquilles et il était trop tard pour rétablir la situation. Et je ne pouvais porter plainte contre la famille de Pépé Kallé que je connais bien, c’est ma famille aussi. J’ai alors essayé pendant un an de remettre l’entreprise en marche et ce n’était pas évident. Vous savez, avec la conjoncture actuelle, je ne sais pas comment les autres font pour s’en sortir à Kinshasa.
AEM: Comment comptez-vous faire vivre alors le nom Empire Bakuba ?
PAPY TEX: Je ferai vivre Empire Bakuba en tant qu’artiste parce que je n’ai pas perdu mon inspiration et je suis décidé à donner le meilleur de moi-même.
AEM: Le groupe qui est à Kinshasa est en studio pour préparer un opus, êtes-vous associé au projet ?
PAPY TEX: C’était prévu avant même que je ne demande à Lofombo de monter une équipe. Quand je serai à Kinshasa, je vais enregistrer avec eux quelques titres de l’album qui va suivre Best of Papy Tex.
AEM: Vous n’avez pas jugé utile de les faire intervenir dans Best of Papy Tex ?
PAPY TEX: Lofombo a écouté les enregistrements et m’a demandé d’ajouter des percussions et des animations. Nous allons le faire à Kinshasa car Lofombo est un grand arrangeur.
AEM: Vous n’avez pas cité une seule fois Djouna Moumbafu…
PAPY TEX: Djouna Moumbafu est quelqu’un qui nous a beaucoup apporté et les gens souhaitent vraiment qu’il participe à ce projet. Vous savez, avec la technologie aujourd’hui on peut, depuis Kinshasa lui envoyer l’extrait via Internet pour qu’il ajoute ses animations à Londres où il réside. Ça va certainement se passer comme ça. Mais d’abord, il faut que je parle avec lui.|Propos recueillis par Jossart Muanza (AEM)
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